Romain Rolland

« Romain Rolland 1868-1944 Par la noblesse de son œuvre, sa vie probe, laborieuse et simple et le goût qu'il eut toujours des hauts problèmes, il s'était acquis dès 1914 une audience européenne qui, sur la fin, devint vraiment universelle.

Son idéal humanitaire est assez vague et les dix volumes de Jean-Christophe, parus de 1904 à 1912 (l'Aube, la Foire sur la place, Antoinette, etc.), laissent parfois une impression confuse, mais il y a de singulières beautés disparates dans ce roman-fleuve que l'on a pu comparer à une grande symphonie et qui valut à son auteur le prix Femina dès 1905 et le Grand prix de littérature de l'Académie française en 1913.

Colas Breugnon (1919), Clérambault (1920) et les six volumes de l'Ame enchantée (1922-1933) furent accueillis avec moins de faveur.

Son théâtre (Danton, les Loups, le Triomphe de la raison), ses Vies de Miche-Ange, de Beethoven, de Tolstoï, du Mahatma Gandhi, son essai d'esthétique d'un théâtre nouveau (le Théâtre du peuple), son Voyage musical au pays du passé, etc., témoignent avec quelques essais polémiques, dont l'un au moins provoqua de durables colères (Au-dessus de la mêlée, 1915), de la variété d'une œuvre dont le prix Nobel avait, dès 1916, consacré la réputation.. »