ROMAIN ROLLAND et JEAN-CHRISTOPHE
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ROMAIN ROLLAND (1 866-1944)
Normalien, puis agrégé, puis membre de l'École de Rome,
admirateur de Tolstoï avec lequel il correspond, ROMAIN
ROLLAND se spécialise dans l'histoire de l'art, tout en écrivant
des drames, des vies de grands hommes et son JeanChristophe, qui est publié par Péguy aux Cahiers de la quinzaine.
Il regrettera toujours de n'avoir pas lui-même, comme son
héros, consacré sa vie à la musique.
Marié en 1892, divorcé en
1901, d'humeur plutôt solitaire, ayant peu de vrais amis, il
voyage beaucoup à l'étranger, particulièrement en Italie et en
Suisse, II est animé par une sorte de flamme intérieure, un
grand-besoin de générosité.
Lorsque la guerre survient, il se trouve en Suisse.
Il ne rentre
pas en France, n'étant pas mobilisable et désirant se placer «
au-dessus de la mêlée ».
Le voilà engagé dans une croisade
pacifiste, qu'il poursuivra jusqu'aux approches de la seconde
guerre mondiale.
En 1937, il quitte la Suisse et vient se fixer à Vézelay, tout près
de Clamecy, sa ville natale.
L'amitié de Claudel, le souvenir de
Péguy sont pour le vieillard, attristé par le spectacle d'une
nouvelle guerre, de suprêmes consolations.
PRINCIPALES OEUVRES
Danton (1900), Le 14 Juillet (1902) : drames.
Vie de
Beethoven (1903).
Jean-Christophe (10 volumes, 1904-1912).
Né dans une petite ville des bords du Rhin,
Jean-Christophe Krafft appartient à une famille
modeste, où l'on est musicien de père en fils.
Tout jeune, il doit donner des leçons de piano
pour faire vivre les siens.
La fierté de son
caractère nuit à ses succès de compositeur.
Un
malencontreux hasard l'oblige à s'exiler.
Il se
rend à Paris, et s'adapte d'abord assez mal à
son nouveau milieu.
Mais son ami Olivier l'aide
à mieux comprendre la France.
La célébrité
vient enfin pour Jean-Christophe.
Compromis
dans une émeute, au cours de laquelle Olivier a
trouvé la mort, Jean-Christophe se rend en
Suisse.
Il est hébergé par un ami dont il trahit
la confiance.
Il ressent un tel dégoût de luimême qu'il est tenté par le suicide.
Grâce à la
musique, il surmonte cette nouvelle épreuve.
Il
terminera sa vie dans la sérénité.
Vie de Michel-Ange (1905).
Vie de Tolstoï (1911).
Au-dessus de la mêlée (1915) : recueil d'articles
parus pour la plupart dans le Journal de Genève
entre septembre 1914 et août 1915.
Colas Breugnon (1919).
Ce roman retrace la vie
nivernais au XVIIe siècle.
de
paysans
L'Ame enchantée (5 volumes, 1922-1933).
Péguy
(1944).
LE MAITRE du ROMAN-FLEUVE
Bien que Colas Breugnon et L'Ame enchantée ne soient pas des oeuvres négligeables, c'est surtout à, son Jean-Christophe que Romain
Rolland doit sa réputation de grand romancier.
Jean-Christophe est un roman-fleuve, le premier en date du XXe siècle.
Romain Rolland
aimait cette métaphore.
Elle revient souvent dans son livre, où le Rhin ne sert pas seulement de décor, mais suggère le cours de la vie
humaine et l'écoulement des générations.
L'appellation de roman cyclique convient aussi à cette œuvre qui raconte non pas une destinée
unique, mais tout un cycle d'aventures, dont les héros ne tiennent parfois que de loin au personnage principal.
L'unité de l'ensemble est
faite d'un immense amour de la vie, d'un hommage fervent à la musique et de l'exemple que Romain Rolland nous met sous les yeux
d'un héros non point parfait (il est rude, violent même, dominé par de puissants instincts), mais énergique et généreux, un de ces
hommes « grands par le coeur », qui, selon une idée chère à l'auteur, font naître autour d'eux le réconfort et la joie.
LE PENSEUR SOCIALISTE
Continuateur des socialistes de 1848, Romain Rolland rêve d'une humanité fraternelle.
Mais contrairement à eux, il trouve trop étroit le
cadre de la patrie.
En pleine guerre, son pacifisme hautement affirmé dans le fameux manifeste Au-dessus de la mêlée scandalisa
l'opinion française.
Plus tard, Romain Rolland s'enthousiasma simultanément pour la Russie bolcheviste et pour l'Inde de Gandhi,
cherchant à concilier le socialisme révolutionnaire et le principe de non-violence.
Il est ennemi de tout sectarisme, et malgré sa sympathie pour le marxisme, il a pu écrire : « Avec le prolétariat, toutes les fois qu'il
respectera la vérité et l'humanité Contre le prolétariat, toutes les fois qu'il violera la vérité et l'humanité ».
Sa position sur ce problème se
rapproche donc beaucoup de celle de Péguy.
Mais moins libre que Péguy vis-à-vis des partis, il dut être plus d'une fois embarrassé par les
choix à, faire..
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