Saint-John Perse
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Les poèmes de Saint-John Perse surprennent d'abord par une puissance énigmatique qui n'appartient qu'à eux. La ressemblance qui les unit est extrême, comme la différence qui les sépare de tous les autres. On doit emprunter à l'oeuvre même du poète une formule qui en exprime l'impressionnante singularité : "Une seule et longue phrase sans césure à jamais inintelligible."
C'est bien ce qu'elle paraît au premier regard : inintelligible, à la façon d'un instrument dont on ignore la destination, mais que sa perfection, sa délicatesse, son poli rendent déjà admirable.
L'oeuvre de Saint-John Perse est toute de consentement. Il admire ; et le bonheur des autres, s'ils admirent à leur tour, le remplit d'aise.
Dans Exil, ce n'est pas simple tautologie, si l'auteur écrit : “... et la merveille est annoncée par ce cri : "O merveille !". C'est infaillibilité et adhésion profonde, qui élargit celle d'Anabase :
“...choses vivantes, ô choses excellentes !..."
Liens utiles
- CHANSON - Saint-John Perse
- Saint-John Perse, "La Ville", Images à Crusoé (Éloges, 1911).
- Saint John Perse (1887-1975), « Les Cloches », Images à Crusoé (1904).
- Le poète Saint-John Perse affirme : La personnalité même du poète n'appartient en rien au lecteur, qui n'a droit qu'à l'oeuvre révolue, détachée comme un fruit sur son arbre. Partagez-vous son point de vue ?
- Pensez-vous comme Saint-John Perse dans sa Lettre à un ami : Ce que je crois, [c'est] que la sincérité, en art, n'a jamais droit à l'immédiat ; qu'elle ne peut affluer qu'involontaire, par transparence, ou même négativement ; que l' « essentiel », là, ne peut jamais, sans ruser, devenir à lui-même l'objet. L'essentiel ne se dit pas, et bien plus, n'a jamais désiré se dire.