SARTRE: UN ÉCRIVAIN ENGAGÉ
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Enfant unique, orphelin de père dès ses premiers mois, JEAN-PAUL SARTRE a été élevé dans la maison de son grand-père Schweitzer, professeur d'allemand. Il a grandi parmi les livres. Choyé par les siens, fier des possibilités qu'il sentait en lui, il prétend n'être « venu à la rébellion que pour avoir poussé la soumission à l'extrême ». Il s'est donc mis, comme le constate Simone de Beauvoir, à détester « les routines et les hiérarchies, les carrières, les foyers, les droits et les devoirs, tout le sérieux de la vie ». Pourtant, il a fait tout ce qu'il fallait pour réussir. Normalien, professeur agrégé, théoricien de l'existentialisme, qu'il est allé étudier en Allemagne, il était, dès avant la guerre, l'animateur d'un groupe de philosophes.
Mobilisé en 1939, prisonnier en 1940, libéré l'année suivante, Sartre a commencé, pendant l'occupation, à faire beaucoup parler de lui. Dans les années qui ont suivi la libération, son prestige auprès de la jeunesse a été considérable. Il aurait souhaité, semble-t-il, une gloire moins tapageuse, moins soumise aux vicissitudes de la mode.
Ses amis et lui avaient pris dans la résistance le goût de l'action. Ils ont continué ensuite à s'occuper de politique. C'est la raison pour laquelle Sartre a fondé en 1945 la revue Les Temps modernes. Depuis 1947, il a pratiquement suivi la ligne du communisme, conservant toutefois assez d'indépendance pour blâmer, en 1956, la répression du soulèvement hongrois.
Philosophe, romancier, dramaturge, cinéaste, journaliste, conférencier, Sartre a marqué son époque. Pourtant, le bilan de cette carrière brillante n'est pas entièrement positif. Certaines confidences désabusées du philosophe et de sa compagne, Simone de Beauvoir, nous font deviner, chez lui comme chez elle, un besoin d'absolu inavoué, mais profond, que la philosophie existentialiste n'était évidemment pas en mesure de satisfaire.
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