Selon J. FOURASTIE, dans notre « comportement quotidien », nous avons tendance à « donner le pas à l'imaginaire sur le réel ». Considérez-vous d'une part que cette opinion est confirmée par votre expérience personnelle et d'autre part que cette attitude constituerait un handicap dans l'approfiede la vie ?
Extrait du document
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• Quand il s'agit - cas soulevé par FOURASTIE - d'un « intellectuel », n'est-ce
pas normal alors plus encore, que l'imaginaire tienne la première place? Car le
chercheur ou l'artiste sont des créateurs, donc par essence ils imaginent.
• C'est par exemple le « visionnaire » BALZAC - il l'est autant qu'observateur
-, projetant les créatures façonnées par son esprit avec un tel relief qu'elles
peuplent une véritable « planète Balzac », qui n'est pas vraiment le monde réel,
qui est autre.
• Toute oeuvre romanesque, poétique, artistique, toute recherche scientifique
comportent une démarche de l'imaginaire. Tel BEETHOVEN, remodelant le réel qu'il
n'entend plus pour peupler sa propre réalité (musicale bien sûr), par exemple
celle de la Sixième symphonie avec la transposition de chants d'oiseaux, du
tonnerre d'été, d'une vie heureuse qui est un bonheur imaginaire, devenant pour
lui véritable bonheur.
II. Cette attitude est-elle un handicap dans l'approche de la vie?
• Certes elle en est loin lorsqu'il s'agit d'un créateur. L'imaginaire doit être
son domaine.
• Même les artistes qui font profession de faire du réel la base de leur oeuvre
(réalistes, naturalistes par exemple) ne peuvent l'utiliser intégralement.
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