Selon vous la littérature doit-elle influer sur l'éducation morale et sociale du lecteur ?
Extrait du document
«
Analyse du sujet et problématisation :
Ce sujet englobe la littérature dans son ensemble, sans distinction de genres.
Nous devons tenter ici de
donner une définition de la littérature afin de délimiter le cadre de la dissertation.
C'est la littérature en tant qu'art
qui nous intéressera ici.
D'une manière générale, la littérature regroupera ici les œuvres ayant soit un but esthétique
soit une forme esthétique particulière.
La dimension esthétique est donc la finalité de la littérature, critère qui la
différencie des autres types d'écrits comme le journalisme ou la politique répondant à certaines contraintes
spécifiques.
Cette définition semble exclure les écrits purement philosophiques, politiques ou historiques.
Mais il
convient d'être particulièrement précautionneux dans la catégorisation des genres et types d'écrits appartenant ou
non à la littérature.
Un texte peut ainsi posséder une certaine dimension littéraire sans que l'auteur ne l'ait voulu, ou
alors sans que cela ne soit son but en tant que genre.
Les critères de littérarité d'une œuvre font souvent l'objet de
débats.
Le sujet envisage donc la littérature comme support d'une éducation sociale et morale.
Le terme influer
implique que la littérature ne fait pas à elle seule cette éducation mais qu'elle peut y prendre part.
Par « éducation morale », on entendra une éducation aux principes moraux, pour l'essentiel à la distinction
entre le juste et l'injuste et le bien et le mal.
Ainsi la littérature contribuerait-elle à former les esprits à la vertu.
Par « éducation sociale », on entendra à la fois une éducation à la vie en société ( éducation « civique » en
quelque sorte) et un apprentissage des mœurs et des conduites sociales d'une époque.
Cette idée est aussi
contenue dans l'adjectif « moral », une littérature « morale » étant, au sens premier, une littérature qui dépeint les
mœurs d'une époque.
Autre terme du sujet à éclaircir, le verbe « devoir » : il implique dans notre sujet une obligation à laquelle se
trouverait confrontée la littérature, celle d'être morale.
C'est cette obligation même qu'il s'agit d'interroger.
Problématique : La littérature a-t-elle nécessairement pour rôle de délivrer un enseignement moral
et social?
I) Le rôle didactique de la littérature : un enseignement moral et social
La littérature est souvent à la base de toute éducation scolaire, notamment pour l'apprentissage de la
lecture ; ainsi dès l'Antiquité, l'idée d'une littérature comme outil de formation était présente( cf.
le rôle des épopées
homériques dans la païdeia c'est-à-dire, dans la formation de l'homme grec).
La littérature porte aussi en elle une
visée éducative et une fonction didactique : elle transmet des enseignements dans des domaines variés et pour
l'essentiel dans les domaines moral et social.
1)
Un enseignement moral
La littérature se veut souvent à la base de l'éducation morale.
Elle peut prétendre à un rôle moral didactique,
cherchant à enseigner le Bien et à prévenir contre le Mal.
Ex :
·
Les Maximes de La Rochefoucauld, de leur vrai nom Réflexions ou sentences et maximes
morales.
L'ouvrage de La Rochefoucauld est l'œuvre d'un esprit très pénétrant qui paraît
systématiquement occupé à une considération exclusive des aspects négatifs de la nature humaine,
ce qui lui a valu la qualification de philosophe de l'amour-propre.
·
Le genre de l'apologue, en littérature, a, traditionnellement une ambition d'éducation
morale destinée aux enfants notamment.
cf.
Les Fables d'Esope et de La Fontaine, et les Contes de
ma mère l'oye de Perrault qui sont précédés d'une épître au dauphin où il insiste d'ailleurs sur
l'utilité morale de ses textes :
L'apparence en est puérile, je le confesse ; mais ces puérilités servent d'enveloppe à
des vérités importantes… Par les raisonnements et les conséquences qu'on peut tirer de ces
fables, on se forme le jugement et les mœurs, on se rend capable des grandes choses.
2)
L'enseignement civique ( la littérature comme apprentissage de la vie sociale et citoyenne)
La littérature permet aussi un apprentissage de la vie citoyenne en dispensant au lecteur une éducation
politique et sociale.
Elle le fait réfléchir sur sa société et les évènements historiques ou contemporains qui
contribuent à son évolution.
Cette formation politique et sociale est souvent transmise par une littérature
considérée comme plus engagée.
Ex :
·
Les écrivains du siècle des Lumières avaient pour ambition d'éclairer les esprits du XVIIIe siècle
à travers une littérature qui leur transmette d'une part, une critique de l'autorité politique de la
monarchie absolue et du pouvoir de la religion ( cf.
Les Lettres philosophiques de Voltaire, Les
Lettres persanes de Montesquieu), et d'autre part, de nouveaux concepts et outils pour
transformer la vie politique ( cf.
La notion de contrat chez Rousseau)
·
Le cas de la littérature concentrationnaire qui utilise le média littéraire pour témoigner de.
»
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