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Stéphane MALLARME (1842-1898) - Victorieusement fui ...

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Stéphane MALLARME (1842-1898) - Victorieusement fui ... Victorieusement fui le suicide beau Tison de gloire, sang par écume, or, tempête ! Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête A ne tendre royal que mon absent tombeau. Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête Excepté qu'un trésor présomptueux de tête Verse son caressé nonchaloir sans flambeau, La tienne si toujours le délice ! la tienne Oui seule qui du ciel évanoui retienne Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant Avec clarté quand sur les coussins tu la poses Comme un casque guerrier d'impératrice enfant Dont pour te figurer il tomberait des roses.

« Introduction : 1887 Ce sonnet, publié en recueil en 1887, fut envoyé par Mallarmé à Paul Verlaine à la fin de 1885 pour être incorporé à la notice consacrée par lui à Mallarmé dans la série des Hommes d'aujourd'hui que publiait alors l'éditeur Léon Vannier. L’inspiratrice de ce poème est Méry Laurent, une actrice très belle qui était sa voisine rue de Rome est de qui il s’est épris. Projet de lecture : Comment, dans ce poème, la dimension esthétique ouvre sur une évocation lyrique et sensuelle. I) Un poème esthétique 1) La vision picturale du suicide du soleil Le poète a encore dans la tête les visions du soleil couchant : il semble repenser, le soir, tout à ce beau paysage, à cette mélancolie du soleil qui disparaît dans le ciel tourmenté.

Mallarmé propose ici un véritable tableau du coucher de soleil. - étudier les adjectifs évoquant une couleur dans le poème, surtout dans la première strophe : « Tison…sang…or…pourpre » à couleurs nobles (or, pourpre) évoquant la majesté du soleil et termes évoquant le danger ou la mort (tison, sang) : le poète assiste à un suicide du soleil qui se bnoit dans son sang à pouvoir évocateur des adjectifs de couleur étudier le champ lexical de la lumière : « or…éclat…trésor …flambeau…clarté » 2) Un tableau musical La poésie de Mallarmé est intimement liée à la Musique à recherche de la musicalité la plus parfaite.

Dans notre poème le tableau décrit se fait musical. étudier le système de rimes : étudier notamment la richesse des rimes qui témoigne de l’intérêt mallarméen pour la musicalité ( on n’observe que des rimes suffisantes ou riches, aucune rime pauvre) étudier l’abondance des allitérations et assonances : · nombreuses assonances en-i souvent associées à une allitération en -s: impression de sifflotementet de fugacité de l’image Victorieusement fui le suicide beau Tison de gloire, sang par écume, or, tempête ! Ô rire si là-bas une pourpre s'apprête La tienne si toujours le délice ! la tienne Oui seule qui du ciel évanoui retienne Un peu de puéril triomphe en t'en coiffant · Assonances nasales en –an et en –on : impression de langueur et sensualité : Quoi ! de tout cet éclat pas même le lambeau S'attarde, il est minuit, à l'ombre qui nous fête Excepté qu'un trésor présomptueux de tête Verse son caressé nonchaloir sans flambeau II) Une incantation à la chevelure de la femme aimée 1) La métaphore filée de la chevelure Sous l’image du suicide du soleil couchant surgit et se dessine la métaphore filée d’une chevelure. étudier la façon dont les deux métaphores (soleil et chevelure) sont entrecroisées : Les termes incantatoires suggérant le soleil couchant – « Tison de gloire, sang par écume, or, tempête ! » évoque aussi la chevelure.

L'or est la couleur des cheveux.

La chevelure est vue à travers l'image de l'écume. La chevelure est comme l'écume (sang par écume) qui rend accessible aux sens l'ardeur secrète du sang et,. »

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