Stuart MERRILL (1863-1915) (Recueil : Petits poèmes d'automne) - Ce fut en un soir où les chansons
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Stuart MERRILL (1863-1915) (Recueil : Petits poèmes d'automne) - Ce fut en un soir où les chansons Ce fut en un soir où les chansons Des amants liés par leurs mains lasses Mouraient, ô Dame pâle qui passes, Au clair de la lune des moissons. Long penchée au bord des lourds calices Des lys, fleurs des reines et des rois, Tu faisais le signe de la croix Comme une qui renonce aux délices. Chevelure éparse au vent léger, Tu paraissais ceinte de lumière Contre l'ombre de la nuit première Et les feuilles du prochain verger. L'eau tintait tristement dans les vasques Qu'enguirlandaient des danses d'amours Et de satyres faisant des tours Au rire à jamais muet des masques. La puisant dans tes chétives mains, Cette eau par laquelle tu fus sainte, Tu baptisas les fleurs de l'enceinte, Où dormait l'âme des lendemains. Fus-tu le Remords ou la Mémoire, O Passante aux yeux pleins de passé ? Maintenant l'eau stagne en le fossé Et les lys sont morts avec la gloire De ce soir où les lentes chansons Des amants liés par leurs mains lasses Mouraient, ô Dame pâle qui passes, Au clair de la lune des moissons.
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