Sujet : Dans le poème « Le Soleil » (LXXXVII), extrait de la section « Tableaux parisiens » des Fleurs du mal, Baudelaire écrit que le soleil « ennoblit le sort des choses les plus viles ».
Publié le 27/05/2023
Extrait du document
«
Dissertation sur Les Fleurs du mal
Sujet donné en Nouvelle Calédonie en 2020
Sujet : Dans le poème « Le Soleil » (LXXXVII), extrait de la section « Tableaux parisiens » des Fleurs du
mal, Baudelaire écrit que le soleil « ennoblit le sort des choses les plus viles ».
Cette citation éclaire-t-elle votre lecture des Fleurs du mal ?
Vous répondrez à cette question dans un développement structuré.
Votre travail prendra appui sur
votre lecture du recueil de Baudelaire.
Vous pourrez également utiliser les textes et documents que vous
avez étudiés en classe dans le cadre du parcours associé à cette œuvre et votre culture personnelle.
LES ENJEUX DU SUJET :
- Le terme « soleil », sujet du verbe « ennoblir » peut être compris comme l'image de la transfiguration par
la poésie.
L'évocation du « sort des choses les plus viles » appelle l'attention
sur ce qu'elles deviennent sous les feux du soleil, et par métaphore, par l'action de la poésie.
- Le groupe nominal « les choses les plus viles », complément d'objet du verbe « ennoblir », invite à
questionner les thèmes des poèmes du recueil, en analysant le superlatif.
N'y a-t-il, dans le recueil, dont le
titre insiste sur le lien entre « Fleurs » et « mal », et dont la dédicace précise que les « fleurs » sont
« maladives », que les « choses les plus viles » ?
- Le sujet peut demander au lecteur de réfléchir plus largement sur ce que cherche Baudelaire par sa poésie :
est-elle simplement transfiguration du « vil » ou plutôt, création à part entière d'un monde, entre or et boue,
dans la poésie et par le langage ?
LES LIENS AVEC LE PARCOURS :
Les termes antithétiques, « soleil » et « choses les plus viles », renvoient à l'antithèse du parcours, « la boue
et l'or ».
Le verbe « ennoblir » renvoie à « alchimie poétique », par la métaphore de l'élévation, d'une transformation
qui exalte.
Les textes du parcours peuvent avoir montré que le recueil de Baudelaire a joué un rôle essentiel dans la
conception d'une poésie « alchimie du verbe », fondatrice de la poésie symboliste et contemporaine.
I.
Les « choses les plus viles » sont au cœur du recueil des Fleurs du mal à travers :
1.
La laideur et le répugnant : la moisissure, l'infect, le bizarre, le monstrueux, l'immonde...
(cf.
« Une
charogne » : « Le soleil rayonnait sur cette pourriture » ; « Une gravure fantastique » : « il essouffle un
cheval / Fantôme comme lui, rosse apocalyptique, / Qui bave des naseaux comme un épileptique », « Danse
macabre », « Le Léthé », la série des « Spleen » ; « Le mort joyeux » : « Ô vers ! noirs compagnons sans
oreille et sans yeux »).
2.
La mise en scène de la société parisienne moderne et pervertie (les salles de jeu, la prostitution...) : « Le
jeu », le projet inachevé d'épilogue pour l'édition de 1861 : « Le cœur content, je suis monté sur la montagne
/ D'où l'on peut contempler la ville en son ampleur, / Hôpital, lupanars, purgatoire, enfer, bagne, / Où toute
énormité fleurit comme une fleur.
»
3.
Les vices....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Charles Baudelaire, "Paysage", Tableaux parisiens, Les Fleurs du Mal (1857)
- Charles Baudelaire : « Le goût du néant » extrait des Fleurs du Mal
- « J'ai pétri de la boue et j'en ai fait de l'or », écrit Baudelaire dans un projet d'épilogue des Fleurs du Mal. Dans quelle mesure ce vers rend-il compte de son écriture poétique ?
- CHARLES BAUDELAIRE, « L’ennemi » “ Spleen et idéal” Les Fleurs du mal (1857)
- dissertation Baudelaire les fleurs du mal: «Pleurant, je voyais de l'or- et ne pus boire»