Théophile GAUTIER (1811-1872) (Recueil : Emaux et camées) - L'art
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Commentaire du poème « L’Art » de Théophile Gautier
Introduction :
Ce poème de Théophile Gautier intitulé « L’Art » clôt le recueil Emaux et Camées publié en 1852, recueil qui se
présente comme le sommet de l’art poétique de ce poète et écrivain du XIXe siècle.
Avec ce recueil, Théophile Gautier
se présente comme le fondateur d’un nouveau mouvement : Le Parnasse.
Projet de lecture : En quoi ce poème se présente-t-il comme un art poétique voire un manifeste du
mouvement parnassien ?
I)
Le culte du travail
1)
Le poète : sculpteur d’une matière dure
Théophile Gautier compare, dans ce poème, le travail du poète, à celui du sculpteur devant façonner une
matière dure, résistante.
Dès la première strophe, la poésie est montrée comme « rebelle » (le détachement de ce
terme qui occupe à lui seul un vers entier met en relief la résistance de la matière poétique) : le vers est mis sur le
même plan que certains métaux, matières premières du sculpteur : « Vers, marbre, onyx, émail ».
La matière poétique
est associée aux matières les plus difficiles à sculpter : elle n’est point de l’« argile que pétrit/ Le pouce » avec
aisance.
à relever tous les métaux évoqués auxquels est comparée la matière poétique : « carrare, paros, bronze,
agate »
à le travail du poète est comparé à une « lutte » avec la matière :
« Lutte avec le carrare,
Avec le paros dur »
2)
Un travail rigoureux et contraignant
Dans ce poème, Théophile Gautier, s’adresse directement au poète, qu’il somme de diverses injonctions à la
deuxième personne du singulier.
Le poète, sculpteur des mots, « statuaire » doit effectuer un travail rigoureux et
contraignant et se montrer vainqueur de la résistance de la matière verbale.
La dernière strophe du poème évoque ce
travail de précision :
Sculpte, lime, cisèle ;
Que ton rêve flottant
Se scelle
Dans le bloc résistant !
à le travail poétique est un travail de forgeron ( il faut casser le « bloc résistant » pour extraire la quintessence
poétique à idée du forgeron comme détenant le secret de l’alchimie), mais surtout un travail d’orfèvre ( cf.
les verbes
limer et ciseler, appelant le poète à une précision, une minutie rigoureuses)
Le travail du poète se situe entre force et délicatesse selon Théophile Gautier, équilibre difficile à atteindre.
Relever ici les allusions à la force du poète luttant, tel un guerrier avec la matière ( le poète est celui qui manie le « Le
trait fier et charmant » qui vient percer la matière verbale) et les mentions de sa délicatesse et de sa finesse (« D'une
main délicate »)
II)
La religion du Beau plastique
1)
Culte de la beauté sculpturale antique
Dans ce poème, Théophile Gautier exprime le culte qu’il voue à la beauté sculpturale antique.
La référence du
Beau est, selon lui, celle de beauté plastique telle qu’elle a été créée et exaltée par l’art antique.
De nombreux termes évoquent des métaux de la Grèce ou de la Rome antique (cf.
« carrare », « paros », le
« bronze » de Syracuse) travaillés par les statuaires de l’antiquité).
Noter l’évocation d’Apollon, dieu des arts, sur le
mode sculptural (cf.
la mention du « profil », pose statuaire et du « filon d’agate »)
La beauté de l’art est, selon Gautier, la beauté des « blasons » et des « médailles ».
2)
La Beauté comme perfection et rigueur formelle
La beauté est envisagée seulement comme une beauté formelle dans ce poème.
La beauté vise un équilibre des
formes.
La composition du poème témoigne d’une rigueur formelle révélant une volonté d’atteindre la perfection
poétique : étudier ici la versification rigoureuse du poème (14 quatrains composés chacun de 3 hexasyllabes et d’un
dissyllabe, toujours en quatrième position créant une rupture de rythme forte venant ponctuer chaque strophe, le
même système de rimes croisées se retrouve tout au long du poème), étudier la composition symétrique ( la première
et la dernière strophe font référence à l’idée du poète sculpteur de la matière verbale) ; montrer que la rigueur formelle.
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