« Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier, de multiplier ses modes d'existence, de rendre sa vie pleine, intéressante et significative. » Aldous Huxley. Vous commenterez cette phrase en illustrant vos idées par des exemples.
Extrait du document
2° Ne négligeons pas l'un des termes essentiels de la proposition de Huxley, «
savoir lire », ce qui suppose :
un choix, et l'élimination de toute lecture inutile ou pernicieuse,
un harmonieux équilibre entre les différentes sortes de livres, de genres,
d'auteurs et de styles,
un rythme de lecture, réglé par le temps que l'on consacre à cette occupation et
l'intérêt apporté en propre à chaque livre,
le désir de reprendre un livre : savoir lire c'est savoir relire!
III. - Réflexions personnelles.
1° Dans le texte d'Huxley, « se magnifier » est éclairé par « multiplier ses
modes d'existence » et expliqué par les trois termes « rendre sa vie pleine,
intéressante, significative ».
Il est incontestable qu'une lecture a pu avoir une influence déterminante sur
l'orientation de toute une vie : en lisant les Martyrs, Augustin Thierry sent
naître sa passion pour l'histoire ; en traduisant l'Enéide, Berlioz enfant
éprouve une émotion ineffaçable qui dictera au compositeur son opéra des Troyens
; la Bible a inspiré un grand nombre de poètes (Hugo, Vigny, Claudel) comme le
Coran a inspiré nombre de poètes arabes.
2° On distingue communément les gens qui lisent, les peuples qui lisent, et les
autres : on se lamente sur la diminution du nombre des lecteurs en France ; un
professeur dit couramment d'un élève médiocre : « Que voulez-vous! Il ne lit
pas! » Sociologues et éducateurs sont d'accord sur ce point : une « cité »
nouvelle ne devrait jamais être ouverte sans que soit prête à recevoir les
jeunes qui l'habiteront, une bibliothèque agréable, fournie et variée - cela
étant aussi utile que les espaces verts et les salles de réunion.
3° Nous vivons à l'ère de l'image : le cinéma et la télévision (sinon les bandes
dessinées et les illustrés) nous attirent au point de nous priver du temps
réservé autrefois à la lecture. Il est moins pénible de regarder que de faire
l'effort du lecteur ; la paresse d'esprit s'installe et pervertit l'adolescent,
sinon l'adulte. Face à ce danger, la lecture semble un antidote et devrait même
être un remède préventif.
4° Nous sommes contemporains d'une « histoire mondiale » qui ne nous permet plus
de vivre plus ou moins repliés sur nous-mêmes. Nous n'avons plus même le droit
de nous contenter de l'histoire de notre pays et d'ignorer ce qui se passe chez
le voisin.
Liens utiles
- « Tout homme qui sait lire a en lui le pouvoir de se magnifier, de multiplier ses modes d'existence, de rendre sa vie pleine, intéressante et significative. » Aldous HUXLEY. Vous commenterez cette phrase en illustrant vos idées par des exemples.
- Dans son livre Au coeur du fantastique, publié en 1965, Roger Caillois, réfléchissant sur le fantastique au sens large (histoires extraordinaires, contes féeriques, récits de science-fiction, etc.), pense que ce dernier exprime « la tension entre ce que l'homme peut et ce qu'il souhaiterait pouvoir ». Vous commenterez ce jugement en vous appuyant sur des exemples empruntés à votre culture personnelle - littéraire, cinématographique.
- Huxley écrit dans un essai que « la plupart des hommes passent une existence incolore dans le demi-coma du travail mécanisé mais aussi du loisir mécanisé ». En quoi les loisirs eux-mêmes peuvent-ils empêcher de vivre pleinement ? Que devraient-ils être au contraire pour permettre à l'homme de s'épanouir ?
- Oscar Wilde aurait dit d'un personnage de Balzac : La mort de Lucien Rubempré est le plus grand drame de ma vie. Marco Vargas Llosa, un auteur contemporain, commentant cette phrase, ajoute : Une poignée de personnages littéraires ont marqué ma vie de façon plus durable qu'une bonne partie des êtres en chair et en os que j'ai connus. Que pensez-vous de ces affirmations ? Vous répondrez en vous appuyant sur des exemples précis et personnels.
- Commentez la citation suivante du Père Goriot : « Il [Rastignac] voyait le monde comme un océan de boue dans lequel un homme se plongeait jusqu'au cou, s'il y trempait le pied. » Vous identifierez la figure de style employée dans cette phrase et, à l'aide de quelques exemples précis, vous montrerez qu'elle résume la vision de la société donnée dans le roman.