« Toute lecture est d'abord une évasion. Mais il y a mille façons de s'évader et l'essentiel est de savoir de quoi et vers quoi on s'évade. » Robert Escarpit, Sociologie de la littérature.
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«
« Toute lecture est d'abord une évasion.
Mais il y a mille façons de s'évader et l'essentiel est de savoir de
quoi et vers quoi on s'évade.
» Robert Escarpit, Sociologie de la littérature.
La lecture confère au livre une existence.
M.
Tournier : « Un livre écrit, mais non lu, n'existe pas pleinement...
L'écrivain le sait et lorsqu'il publie un livre, il
lâche dans la foule anonyme des hommes et des femmes une nuée d'oiseaux de papier, des vampires secs assoiffés
de sang, qui se répandent au hasard en quête de lecteurs.
A peine un livre s'est-il abattu sur un lecteur qu'il se
gonfle de sa chaleur et de ses rêves.
Il fleurit, s'épanouit, devient enfin ce qu'il est : un monde imaginaire
foisonnant, où se mêlent indistinctement —comme sur le visage d'un enfant, les traits de son père et de sa mère
—les intentions de l'écrivain et les fantasmes du lecteur.
» (Le Vol du Vampire).
J.-P.
Sartre : « C'est l'effort conjugué de l'auteur et du lecteur qui fera surgir cet objet concret et imaginaire qu'est
l'ouvrage de l'esprit.
Il n'y a d'art que pour et par autrui.
» (Qu'est-ce que la littérature ?).
La lecture apporte l'évasion.
Diderot : « J'aime éperdument à lire, c'est vous dire nettement que je n'aime plus à penser.
»
G.
des Cars : « Le romancier n'a pas à délivrer un message.
Le roman c'est l'évasion.
»
J.-P.
Sartre : « Je dois à ces boîtes magiques (les romans de Jules Verne) — et non aux phrases balancées de
Chateaubriand — mes premières rencontres avec la Beauté.
Quand je les ouvrais, j'oubliais tout : était-ce lire ? Non
mais mourir d'extase : de mon abolition naissaient aussitôt des indigènes munis de sagaies, la brousse, un
explorateur casqué de blanc.
J'étais vision, j'inondais de lumière les belles joues sombres d'Aouda, les favoris de
Philéas Fogg...
A cinquante centimètres du plancher naissait un bonheur sans maître ni collier, parfait.
» (Les Mots).
La lecture est un refuge.
Montesquieu : « L'étude a été pour moi le souverain remède contre les dégoûts, n'ayant jamais eu de chagrin
qu'une heure de lecture ne m'ait ôté.
»
G.
Sand : « Un livre a toujours été pour moi un ami, un conseiller, un consolateur éloquent et calme dont je ne
voulais pas épuiser vite les ressources et que je gardais pour les grandes occasions.
»
Lire c'est avoir une vie plus passionnante.
H.
Miller : « Notre espoir à tous, en prenant un livre, est de rencontrer un homme selon notre coeur, de vivre des
tragédies et des joies que nous n'avons pas le courage de provoquer nous-mêmes, de rever des rêves qui rendent la
vie plus passionnante.
» (Lire ou ne pas lire).
R.
Caillois : « Il ne peut être de satisfactions totales dans ce monde trop commode et ordonné.
Et comme peu
trouvent les moyens ou l'énergie d'en sortir pour vivre le roman, la plupart laissent flatter leur coeur par les récits
qui les transportent à si peu de frais dans l'univers qui leur manque et se contentent de lire.
Peu leur importent alors
la plénitude de la phrase, la fidélité de la psychologie, la vérité ou la poésie des descriptions.
» (Approches de
l'imaginaire).
Lire c'est accroître ses connaissances.
J.K.
Huysmans : « J'avoue que, lorsqu'il m'arrive d'ouvrir un livre et que j'y aperçois l'éternelle séduction et le non
moins éternel adultère, je m'empresse de le fermer, n'étant nullement désireux de connaître comment l'idylle
annoncée finira.
Le livre qui ne m'apprend rien ne m'intéresse plus.
» (A Rebours).
J.
de Bourbon-Busset : « Lire c'est acquérir des idées, des images, des sentiments qu'on n'a pas eu l'occasion ou
le temps d'avoir soi-même.
C'est en quelque sorte faire l'économie de l'expérience qui eût été nécessaire pour
acquérir ces richesses.
»
• Lire c'est chercher à donner un sens à sa vie.
J.
Guéhenno : « La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se
trouver.
»
Cl.
Roy : « Avant d'être une fable, un document, un passe-temps ou une simulation du vrai, un roman est une leçon
de conduite.
»
H.
Miller : « Lire permet de découvrir une philosophie de l'existence qui nous rende plus capables d'affronter les.
»
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