Tristan CORBIERE (1845-1875) (Recueil : Les Amours jaunes) - Sonnet posthume
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Tristan CORBIERE (1845-1875) (Recueil : Les Amours jaunes) - Sonnet posthume Dors : ce lit est le tien... Tu n'iras plus au nôtre. - Qui dort dîne. - A tes dents viendra tout seul le foin. Dors : on t'aimera bien - L'aimé c'est toujours l'Autre... Rêve : La plus aimée est toujours la plus loin... Dors : on t'appellera beau décrocheur détoiles ! Chevaucheur de rayons !... quand il fera bien noir ; Et l'ange du plafond, maigre araignée, au soir, - Espoir - sur ton front vide ira filer ses toiles. Museleur de voilette ! un baiser sous le voile T'attend... on ne sait où : ferme les yeux pour voir. Ris : Les premiers honneurs t'attendent sous le poêle. On cassera ton nez d'un bon coup d'encensoir, Doux fumet !... pour la trogne en fleur, pleine de moelle D'un sacristain très-bien, avec son éteignoir.
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