Tristan l'Hermite, Les Plaintes d'Acante, « Sur un tombeau ».
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Tristan l'Hermite, Les Plaintes d'Acante, « Sur un tombeau ».
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours :
Las ! depuis qu'elle y dort, jamais je ne repose
Et s'il faut en veillant que j'y songe toujours.
Ce fut une si rare et si parfaite chose
Qu'on ne peut la dépeindre avec l'humain discours ;
Elle passa pourtant de même qu'une rose,
Et sa beauté plus vite eut des termes plus courts.
La Mort qui par mes pleurs ne fut point divertie
Enleva de mes bras cette chère partie
D'un agréable tout qu'avait fait l'amitié.
Mais, ô divin esprit qui gouvernais mon âme,
La Parque n'a coupé notre fil qu'à moitié,
Car je meurs en ta cendre et tu vis dans ma flamme.
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