Un critique contemporain écrit : « Les Confessions n'ont pas seulement pour fonction d'être une justification et un témoignage : pour un Rousseau meurtri, elles sont [...] une consolation, une chanson qui berce la misère humaine. » Vous direz dans quelle mesure cette phrase peut servir de définition aux quatre premiers livres des Confessions.
Extrait du document
On a souvent
remarqué qu'un nombre limité de pages méritent, stricto sensu, le titre de «
confessions ». Ce sont, dans les quatre premiers livres, les trois aveux, dont
les deux derniers seulement sont effectivement des fautes : le trouble plaisir
ressenti lors de la fessée de Mlle Lambercier, le vol du ruban et l'abandon de
M. Le Maître. En racontant ses faiblesses, il croit les effacer, car pour lui
toute confession entraîne automatiquement une absolution : la sienne d'abord,
car la confession opère une catharsis ; celle du lecteur ensuite, qui lui semble
aller de soi. Quelle est, dans cette optique, la fonction des nombreux récits de
jeunesse, autoportraits, analyses, bref de ce qui forme le gros de l'ouvrage ?
Ces pages-là sont destinées à démontrer que la vie de Rousseau ne fut
qu'innocence et vertu. De la justification, il a glissé vers l'apologie. Quand,
par exemple, il se laisse aller à rêver au tour différent qu'aurait pu prendre
sa vie, il ne l'envisage jamais que modeste et honnête : « Avant de m'abandonner
à la fatalité de ma destinée, qu'on me permette de tourner un moment les yeux
sur celle qui m'attendait naturellement si j'étais tombé dans les mains d'un
meilleur maître. Rien n'était plus convenable à mon humeur, ni plus propre à me
rendre heureux, que l'état tranquille et obscur d'un bon artisan » (livre I).
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- Un critique écrit au sujet des Confessions : « On y voit, plus que l'autorportrait d'un homme tourmenté, le récit rétrospectif d'une destinée malheureuse, tracé par un écrivain pathétique à force de crier son excellent naturel, malade de ses contradictions, avide de s'attirer la sympathie du lecteur. » Commentez cette réflexion d'après votre lecture des quatre premiers livres des Confessions de Rousseau.
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- Au début du livre II des Confessions, Rousseau présente la jeunesse comme « l'âge de la faiblesse et de l'innocence... » Dans quelle mesure cette formule paraît-elle convenir à l'image que, par l'écriture, Rousseau donne de lui dans les deux premiers livres des Confessions ?
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