Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Toute la lyre) - Toute la vie d'un coeur - 1820
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Victor HUGO (1802-1885) (Recueil : Toute la lyre) - Toute la vie d'un coeur - 1820 Un coup de vent passa, souffle leste et charmant Qui fit tourbillonner les jupes follement. Je la savais ailée, étoilée, azurée, Je l'adorais ; mon âme allait dans l'empyrée A sa suite. Oh ! l'amour, c'est tout ; le reste est vain. Je ne supposais pas que cet être divin Qui m'emportait rêveur si loin de la matière, Eût des jambes ; soudain je vis sa jarretière, Et cela me choqua. - Quoi ! me dis-je, elle aussi ! Je la contemple, ému, tremblant, brûlant, transi, Et je vois de la chair où j'adorais une âme ! Soit. Le songe est fini. Ce n'est donc qu'une femme Qui marche sur la terre, et se retrousse au vent ! Et je fus amoureux bien plus qu'auparavant.
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