Victor Hugo, Hernani, Acte III scène 1
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Victor Hugo, Hernani, Acte III scène 1
DOÑA SOL.
Qui sait?
DON RUY GOMEZ.
Mais, va, crois-moi, ces cavaliers frivoles
N'ont pas d'amour si grand qu'il ne s'use en paroles.
Qu'une fille aime et croie un de ces jouvenceaux,
Elle en meurt ; il en rit. Tous ces jeunes oiseaux,
þ l'aile vive et peinte, au langoureux ramage,
Ont un amour qui mue ainsi que leur plumage.
Les vieux, dont l'âge éteint la voix et les couleurs,
Ont l'aile plus fidèle, et, moins beaux, sont meilleurs.
Nous aimons bien. Nos pas sont lourds? Nos yeux arides?
Nos fronts ridés? Au coeur on n'a jamais de rides.
Hélas! Quand un vieillard aime, il faut l'épargner ;
Le coeur est toujours jeune et peut toujours saigner.
Ah! Je t'aime en époux, en père! Et puis encore
De cent autres façons, comme on aime l'aurore,
Comme on aime les fleurs, comme on aime les cieux!
De te voir tous les jours, toi, ton pas gracieux,
Ton front pur, le beau feu de ta douce prunelle...
Je ris, et j'ai dans l'âme une fête éternelle.
Liens utiles
- Victor Hugo, Hernani, acte I, scène 2.
- Hugo, Hernani, acte III, scène 4.
- Hernani, acte III, scène iv, vers 281 à 297.
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- « Le personnage dramatique ne commence vraiment à vivre que sur scène. Les diverses interprétations qu'on peut en donner le modifient de façon sensible » de Maurice Desotes dans Les grands rôles du théatre de Racine en 1957. Je doit discuter cette affirmation en un développement organisé, s'appuyant sur des exemples précis tiré du corpus donné c'est à dire Phèdre de Racine, Hernani de Victor Hugo, En attendant Godot de Beckett et Le Roi se meurt de Ionesco.