Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné.
Extrait du document
Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné.
III
Condamné à mort !
Eh bien, pourquoi non ? Les hommes, je me rappelle l'avoir lu dans je ne sais quel livre où il n'y avait que cela de bon, les hommes sont tous condamnés à mort avec des sursis indéfinis. Qu'y a-t-il donc de si changé à ma situation ?
Depuis l'heure où mon arrêt m'a été prononcé, combien sont morts qui s'arrangeaient pour une longue vie ! Combien m'ont devancé qui, jeunes, libres et sains, comptaient bien aller voir tel jour tomber ma tête en place de Grève ! Combien d'ici là peut-être qui marchent et respirent au grand air entrent et sortent à leur gré, et qui me devanceront encore !
Et puis, qu'est-ce que la vie a donc de si regrettable pour moi ? En vérité, le jour sombre et le pain noir du cachot, la portion de bouillon maigre puisée au baquet des galériens, être rudoyé, moi qui suis raffiné par l'éducation, être brutalisé des guichetiers et des gardes-chiourme, ne pas voir un être humain qui me croie digne d'une parole et à qui je le rende, sans cesse tressaillir et de ce que j'ai fait et de ce qu'on me fera : voilà à peu près les seuls biens que puisse m'enlever le bourreau.
Ah, n'importe, c'est horrible !
Liens utiles
- Le dernier jour d'un condamné (Victor Hugo), chap. 22
- Faire une plaidoirie pour défendre le friauche dans le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo. Le friauche ne doit pas être condamné à mort mais il doit être condamné à perpétuité.
- Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné, 1829.
- Victor Hugo, Le Dernier jour d'un condamné.
- Montrez que dans le dernier jour d'un condamné, Victor Hugo nous présente un portrait pathétique d'un condamné à mort et qu'il fait un violent réquisitoire contre la peine de mort.