VICTOR HUGO - LES CONTEMPLATIONS – 1838 MELANCHOLIA
Publié le 29/05/2023
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«
VICTOR HUGO - LES CONTEMPLATIONS – 1838
MELANCHOLIA
Introduction :
Accroche et contexte
La révolution industrielle au XIXème siècle a engendré de grands besoins de main d’œuvre dans
l’industrie.
Les enfants, issus des classes sociales pauvres, étaient alors généralement conduits à
travailler très jeunes.
Dès le début du XIXème siècle, en 1819, le Royaume Uni fixe à 9 ans l’âge minimal fixé pour travailler
puis, en 1833, fixe le temps de travail à 48 heures par semaine et 11 heures par jour.
Quand Victor Hugo écrit le poème « Melancholia » en 1838, la France n’a pas encore adopté de
législation encadrant le travail des enfants.
« Melancholia » désigne alors la mélancolie politique de
Victor Hugo devant l’exploitation des enfants.
Problématique :
On peut alors se demander comment Victor Hugo transforme sa mélancolie en révolte politique
Annonce de plan linéaire (découpage en mouvements)
Dans « Melancholia », Victor Hugo dresse un tableau réaliste et tragique du travail de enfants (v.
1
à v.
6) pour critiquer l’industrialisme, doctrine influente au XIXème siècle qui voit dans le travail
industriel un progrès (v.
7 à v.
12).
Cet extrait s’achève comme un véritable réquisitoire contre le
travail des enfants (v.
12 à v.
34).
VICTOR HUGO - LES CONTEMPLATIONS – 1838
MELANCHOLIA
1ier mouvement
Tout d’abord, de la ligne 1 à 6, on observe un tableau réaliste et tragique du travail des enfants.
Première analyse
En effet, Victor Hugo dresse un tableau réaliste de la misère à travers le portrait en action
d’enfants allant au travail.
Le poète se mue ainsi en chroniqueur qui va enquêter sur les
conditions de travail.
1) L’utilisation des déterminants déictiques « ces enfants », « ces doux êtres », « ces filles »
inscrit Victor Hugo dans une relation de présence et de proximité avec ces enfants.
2) Le champ lexical du mouvement « cheminer », « s’en vont », « vont », « mouvement »
montre le souci de réalisme du chroniqueur qui témoigne.
Deuxième analyse
Mais le poème « Melancholia » évolue rapidement vers un registre tragique.
1) Les périphrases « Ces doux êtres pensifs », « Ces filles de huit ans » suscitent la pitié du
lecteur en insistant sur la fragilité et l’innocence de ces enfants.
2) Le terme « fièvre », sujet du verbe « maigrit » (v.113) devient une allégorie de la maladie qui
s’abat sur les enfants et lui donne un caractère plus fatal.
3) Au vers 114, Victor Hugo joue avec l’homonymie entre « cheminer » et « cheminées » qui
suggère que le mouvement des enfants est entièrement tourné vers l’usinage et la production.
4) Le choix de l’âge de « huit ans » n’est pas le fruit du hasard.
Il correspond à l’âge minimum
pour travailler en 1856 mais n’est pas encore voté en France.
Victor Hugo, indigné par ce
seuil très bas, montre que le droit français incarne ce destin fatal.
VICTOR HUGO - LES CONTEMPLATIONS – 1838
MELANCHOLIA
1ier mouvement
Troisième analyse
Enfin, ce sont des enfants aliénés.
1) Le champ lexical de l’économie « travailler », « quinze heures », « meules », « machines »
souligne l’enfermement des enfants dans les rouages d’une industrie aliénante.
2) Victor Hugo se situe dans le sillage de la pensée socialiste française qui critique l’exploitation
industrielle des ouvriers et recherche une organisation humaine du travail.
3) Victor Hugo dénonce ainsi un travail répétitif qui réduit les enfants à l’état de machines
comme le montre le champ lexical de la circularité : « de l’aube au soir », « éternellement »,
« même », « même ».
Transition
Les enfants « en mouvement » du vers 6 deviennent « accroupis » au vers 7, signe de
l’immobilisation du tableau des enfants pour entamer la critique de « la machine sombre » qui les
asservit.
VICTOR HUGO - LES CONTEMPLATIONS – 1838
MELANCHOLIA
2ième mouvement
Ensuite, de la ligne 7 à la ligne 12, on entend une polémique contre l’industrialisme
Première analyse
Pour commencer, le travail assimilé à un Minotaure.
1) A l’époque de la révolution industrielle, l’usine est vue comme le creuset du progrès et de
l’émancipation humaine.
Victor Hugo se fait donc polémiste au v.117 lorsqu’il compare l’usine à
une prison : « Dans la même prison le même mouvement ».
2) Victor Hugo a ensuite recours à un registre fantastique en transformant la machine en
créature mythologique comme le montre le champ lexical de la monstruosité : « dents », «
sombre », « Monstre », « hideux », « mâche on ne sait quoi », « enfer ».
3) La machine est comparée au Minotaure qui mangeait des enfants.
Par analogie, l’usine devient
par un labyrinthe dans lequel l’homme perd son humanité.
4) Les antithèses «....
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