Vincent CAMPENON (1772-1843) - Paul au tombeau de Virginie
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Vincent CAMPENON (1772-1843) - Paul au tombeau de Virginie Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier, sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie. Le plaisir ainsi que la peine, Tout passe avec rapidité ; Notre vie est une ombre vaine Qui se perd dans l'éternité. À nos deux coeurs l'amour barbare Offrait un riant avenir ; Et la mort, la mort nous sépare... C'est pour bientôt nous réunir. Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier, sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie. Que tu savais rendre touchante La vertu qui t'embellissait ! Oh ! comme elle était attrayante, Quand ta bouche nous l'inspirait ! Le besoin de la bienfaisance À ton coeur se faisait sentir ; Et quand tu peignais l'innocence, Ton front n'avait point à rougir. Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier, sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie. Partout ton image tracée S'offre à mes tendres souvenirs ; Ton nom, présent à ma pensée, S'échappe à travers mes soupirs. L'horreur de la nuit la plus noire Seule convient à ma douleur. Il faudrait perdre la mémoire, Quand on a perdu le bonheur ! Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie. Cruel départ ! fatal voyage ! La mort t'attendait au retour. Pourquoi, dans le même naufrage, Paul n'a-t-il pas perdu le jour ! Ma soeur, ma compagne chérie, Pouvais-tu vivre loin de moi ! Ô Virginie ! Ô Virginie ! Je suis plus à plaindre que toi. Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier, sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie. C'est là, sur cet affreux rivage, Que j'achèverai de mourir ; L'écho de ce rocher sauvage Redira mon dernier soupir. Je veux pleurer toute ma vie Le jour qui put nous séparer : Mais console-toi, mon amie ; Paul n'a plus longtemps à pleurer. Repose en paix, ma Virginie ! Le repos n'est pas fait pour moi. Hélas ! le monde entier sans toi, N'a rien qui m'attache à la vie.
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