Vincent VOITURE (1597-1648) - Quand Iris aux beaux yeux
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Vincent VOITURE (1597-1648) - Quand Iris aux beaux yeux Quand Iris aux beaux yeux, Paroist en quelques lieux, Il n'est coeur qui ne tremble, C'est l'honneur de la Cour, C'est la gloire d'Amour, Et les Vertus ensemble. On ne peut pas si-tost, Bien louër comme il faut, De la grande Duchesse La grace et la bonté ; Sa moindre qualité Est celle de Princesse. Quand des bords d'Orient, L'Aurore en sousriant, Sa lumiere r'appelle, Elle n'esgale pas, Avec tous ses appas, Ceux de Mademoiselle. La belle Combalet A la bouche d'oeillet, Les yeux de vive flame ; Le courage d'un Roy, Et l'esprit comme moy, Quand Apollon m'enflamme. Le Ciel, sans changement, En feroit aysément Une Reyne parfaite, Quelque jour tous les Roys, Vivront dessous ses lois, Dans l'Isle qu'elle a faite. Jamais l'oeil du Soleil, Ne vit rien de pareil, Ni si plein de delices ; Rien si digne d'amour, Si ce ne fut le jour, Que nasquit Artenice. Quand les Dieux eurent fait, Le chef-d'oeuvre parfait, Que Julie on appelle, Minerve qui la vit, En pleura de dépit, Et se trouva moins belle. L'Amour armé de traits, Avec tous ses attraits, N'en a point qui me pique ; Et je crains plus cent fois, Les charmes et la voix De la belle Angelique.
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