Virgile

Issu de la bourgeoisie rurale de Mantoue, Virgile reçut une solide éducation philosophique et rhétorique basée sur l'étude des auteurs grecs et latins. S'il grandit dans une époque de troubles (dus au passage de la République à l'Empire), il ne participa que de très loin à la vie politique et militaire, consacrant son temps à la poésie. Il vécut en solitaire durant ses premières années d'écriture, puis son oeuvre rencontra la faveur du public, lui apportant la célébrité et l'amitié des plus grands de Rome. Le premier ouvrage qu'on lui attribue avec certitude, Les Bucoliques, se compose d'un recueil de poèmes pastoraux. Il fut suivit des Géorgiques, épopée poétique qui exalte la valeur édifiante de leur travail face à la force destructrice de la guerre civile. Après le sacre d'Auguste et l'annonce d'une nouvelle ère de paix, Virgile, aidé par le riche protecteur Mécène, intégra le petit cercle de la cour impériale. Inspiré par les valeurs augustines, il conçut L'Énéide, vision épique de l'histoire de l'Italie depuis sa fondation. Il travailla onze ans à la composition de l'allégorie nationale et mourut en laissant son chef-d'oeuvre inachevé en 19 avant JC, terrassé par une fièvre lors d'un voyage en Grèce. Il aurait demandé que l'on brûlât L'Énéide après sa mort, mais Auguste s'y refusa et publia le poème, qui s'affirma au cours des âges comme l'une des oeuvres les plus influentes sur la littérature occidentale, admirée pour le lyrisme et la perfection technique de sa versification.