William Shakespeare, Macbeth, acte V, scène 8.
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«
William Shakespeare, Macbeth, acte V, scène 7 (dernière scène).
MACBETH
Pourquoi ferais-je ici sottement le Romain, et mourrais-je sur ma propre épée?
Tant que je verrai devant moi des vies, les blessures y seront bien mieux
placées.
(Rentre Macduff.)
MACDUFF
Retourne, chien d’enfer, retourne.
MACBETH
De tous les hommes tu es le seul que j’aie évité : va-t’en, mon âme est déjà
trop chargée du sang des tiens.
MACDUFF
Je n’ai rien à te dire, ma réponse est dans mon épée, misérable, plus sanguinaire
qu’aucune parole ne pourrait l’exprimer.
(Ils combattent.)
MACBETH
Tu perds ta peine.
Tu pourrais aussi facilement imprimer sur l’air subtil le tranchant de ton épée que faire couler mon
sang.
Que ton fer tombe sur des têtes vulnérables : ma vie est sous un charme qui ne peut céder à un homme né de
femme.
MACDUFF
N’espère plus en ton charme, et que l’ange que tu as toujours servi t’apprenne que Macduff a été arraché avant le
temps du sein de sa mère.
MACBETH
Maudite soit la langue qui a prononcé ces paroles, car elle a subjugué la meilleure partie de moi-même! et que
désormais on n’ajoute plus de foi à ces démons artificieux qui se jouent de nous par des paroles à double sens, qui
tiennent leurs promesses à notre oreille en manquant à notre espoir.—Je ne veux point combattre avec toi.
MACDUFF
Rends-toi donc, lâche, et vis pour être exposé aux regards de notre temps.
Ton portrait, comme celui des monstres les
plus rares, sera suspendu à un poteau ; et au-dessous sera écrit : « C’est ici qu’on voit le tyran.
»
MACBETH
Je ne me rendrai point pour baiser la poussière devant les pas du jeune Malcolm, et pour être poussé à bout par les
malédictions de la populace.
Quoique la forêt de Birnam ait marché vers Dunsinane, et que je t’aie en tête, toi qui n’es
pas né de femme, je tenterai un dernier effort.
Je couvre mon corps de mon bouclier de guerre.
Attaque-moi, Macduff
: damné soit celui de nous deux qui criera le premier : « Arrête, c’est assez.
»
(Ils sortent en combattant.
Retraite.—Fanfares.)
Macbeth : tragédie de William Shakespeare, écrite en 1605 et publiée en 1623.
Le sujet est inspiré d'un personnage
réel, le roi Macbeth, mais la tragédie est complètement fictive et ne ressemble en rien à la vie et au règne de ce roi
qui régna en Écosse de 1040 à 1057..
»
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