HLP devoir 3 terminal cned "Œuvres posthumes (§486)"
Publié le 09/12/2024
Extrait du document
«
Interprétation philosophique :
Friedrich Nietzsche, célèbre philosophe allemand du XIXe siècle, est connu pour sa pensée
provocatrice et iconoclaste.
Son œuvre, riche et complexe, interroge les fondements de la
morale, de la culture et de la philosophie occidentales.
Parmi ses textes les plus influents se
trouve "Œuvres posthumes (§486)" publiée en 1939, où Nietzsche explore la nature du moi et
remet en question son unité.
Dans ce texte, Nietzsche remet en question l'idée traditionnelle
d'une unité du moi, en mettant en évidence sa pluralité et sa dynamique.
Cette remise en
question soulève une problématique majeure : pourquoi l'unité du moi est-elle un trompe-l'œil
?
Afin d'analyser cette question, nous commencerons par définir le moi selon Nietzsche.
Nous
nous intéresserons ensuite à la fluidité et la dynamique du moi.
Dans ce passage, Nietzsche propose une vision novatrice du concept du moi en affirmant
qu'il n'est pas une entité unique et cohérente, mais plutôt une pluralité de forces internes qui
agissent de manière quasi indépendante.
Le philosophe commence par décrire le moi comme
une « pluralité de forces quasi personnifiées » (l.2), chacune ayant sa propre dynamique et
son propre pouvoir d'influence.
Cette conception révolutionnaire du moi incite à repenser
notre compréhension de l'identité et de la subjectivité.
L'auteur met en lumière l'illusion d'une
unité du moi en affirmant que différentes forces prennent tour à tour le devant de la scène,
créant ainsi l'illusion d'une identité cohérente.
Cette idée est illustrée par la métaphore du
paysage « nous éprouvons comme un paysage ou comme un plan ce qui, en réalité, est une
multiplicité de degrés quantitatifs » (1.6-7), où chaque force du moi est comparée à un
élément changeant d'un paysage dynamique.
Cette image évoque la complexité et la
variabilité des forces qui composent notre être.
Nietzsche explore également l'impact des interactions sociales sur la construction du moi,
soulignant comment les normes et les attentes sociales façonnent notre perception de nousmêmes.
Il met en lumière le rôle de la société dans la création de ce qu'il appelle une
“pluralité” en nous, nous incitant à nous dissimuler, à feindre et à nous diviser en différentes
parties.
L'œuvre de Nietzsche est également marquée par la métaphore du théâtre, où il compare notre
expérience subjective à une pièce de théâtre où différentes forces du moi jouent des rôles
changeants.
Il écrit que «Le point de subjectivité est mobile» (l.5), suggérant ainsi que notre
expérience de nous-mêmes est en constante évolution.
Cette métaphore met également
l'accent sur la fluctuation constante des forces internes qui composent notre identité.
Parfois,
une force particulière peut dominer et prendre le devant de la scène, créant ainsi l'illusion
d'une identité cohérente et continue « instinctivement nous faisons de ce qui prédomine
momentanément le « moi » total » (l.10).
Cependant, cette illusion est rapidement dissipée
lorsque d'autres forces entrent en jeu, remettant en question la stabilité et l'unité du moi.
Nietzsche met en garde contre l'idée trompeuse d'une identité fixe et immuable.
Il suggère
que notre perception du moi est souvent influencée par des forces internes changeantes qui
agissent de manière autonome et parfois contradictoire.
Ces forces peuvent varier en intensité
et en importance, créant ainsi des fluctuations dans notre expérience de nous-mêmes : « […]
en revanche, nous plaçons à l’arrière-plan du paysage toutes les impulsions plus faibles »
(l.10-11).
La conception nietzschéenne du moi met donc en avant sa fluidité et sa dynamique, en
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soulignant que les forces qui le composent sont mobiles et sujettes au changement.
Cette
fluidité peut être observée dans les différentes phases de la vie, dans les réactions aux
événements et aux circonstances, et dans les moments de transition ou de transformation.
Nietzsche remet en question l'idée largement répandue selon laquelle nous possédons une
identité fixe et cohérente, soulignant plutôt que notre conception de nous-mêmes est souvent
façonnée par des illusions de continuité et de stabilité.
Lorsqu’il évoque le fait que « nous
nous dissimulons, nous feignons, nous nous faisons peur, nous nous divisons en partis » (l.1415), il met en évidence la diversité des facettes de notre être et les multiples forces qui le
composent.
Cette diversité interne peut sembler contradictoire et fragmentée, défiant ainsi
l'idée d'une identité unifiée et cohérente.
Le philosophe traite également le rôle des
constructions sociales et des normes culturelles dans la formation de notre perception de
nous-mêmes.
Lorsqu’il mentionne que « nous nous jouons des scènes de tribunal, nous nous
attaquons, nous nous torturons » (l.15-16), il souligne l’influence des pressions sociales et des
attentes externes sur notre identité.
Les normes et les attentes sociales peuvent façonner la
manière dont nous nous voyons et dont nous nous comportons, créant ainsi une perception
souvent déformée de notre moi véritable.
Nos interactions avec autrui jouent aussi un rôle crucial dans la construction de notre identité
individuelle et dans la manière dont nous nous percevons.
Les interactions sociales
impliquent souvent des jeux de pouvoir, des conflits d'intérêts et des dynamiques de
domination, qui peuvent façonner notre identité et notre estime de soi.
Nietzsche souligne que
les normes sociales et les attentes culturelles exercent une pression importante sur la manière
dont nous nous percevons.
Lorsqu'il évoque le fait que « nous nous divisons en partis » (l.15),
il met en évidence notre propension à nous conformer aux normes et aux valeurs de notre
environment social.
L'homme suggère que nos interactions sociales peuvent être teintées par
des sentiments de rivalité, de jalousie et de compétition.
Ces dynamiques sociales peuvent
entraîner des comparaisons incessantes avec les autres et nourrir un sentiment de frustration
ou d'infériorité.
Dans l'œuvre de Nietzsche, l'unité du moi est présentée comme un trompe-l'œil, car elle
dissimule la réalité complexe et fragmentée de l'expérience humaine.
Il remet en question
l'idée selon laquelle le moi est une entité unifiée et stable, suggérant plutôt que celui-ci est
constitué d'une pluralité de forces et de pulsions en perpétuelle évolution.
L'illusion de l'unité
du moi réside dans le fait que nous avons tendance à percevoir notre identité comme
cohérente et homogène, alors qu'en réalité, elle est marquée par la diversité et la
contradiction.
Nietzsche dévoile cette illusion en soulignant que le moi est constitué de
différentes forces « quasi personnifiées », qui se disputent le devant de la scène et façonnent
notre être.
Cette vision dynamique du moi met en lumière la fragmentation et la multiplicité
de notre identité, remettant en question toute idée d'unité ou de permanence.
Ainsi, selon
Nietzsche, l'unité du moi est un trompe-l'œil car elle masque la véritable nature de notre être,
qui est caractérisée par la diversité et la fluidité.....
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