Que pouvons-nous attendre de l'Etat ?
Publié le 05/01/2023
Extrait du document
«
Que pouvons-nous attendre de l’Etat ?
Intro :
Aujourd’hui l’Etat et ses représentants sont de plus en plus critiqués.
Si certaines
critiques sont plutôt légitimes et semblent revendiquer le bon fonctionnement de
l’Etat, d’autres semblent exiger de lui des choses qui ne sont pas comprises dans ses
fonctions originelles.
L’Etat peut être défini comme l’ensemble des institutions (politiques, juridiques,
militaires, administratives) qui organisent une société sur un territoire donné.
Il semble essentiel de se demander notamment dans le contexte social actuel quelles
sont les fonctions de l’Etat ? Que peut-on exiger de lui ? A quelles attentes doit-il
répondre ? Doit-il répondre uniquement à des attentes de paix et de sécurité ou peuton exiger aussi qu’il garantisse le bien-être de ses citoyens ? En somme, que
pouvons-nous attendre de l’Etat ?
Pour répondre à cette problématique, nous nous pencherons sur ce qui a nécessité la
création d’un Etat et donc les garanties basiques que nous pouvons attendre de lui,
puis que ces fonctions essentielles ne comprennent pas forcément la garantie du
bonheur des citoyens, et enfin l’importance du rôle du citoyen dans ce qu’il attend
d’un Etat.
I- Les besoins auxquels l’Etat répond
Ce que l’on attend de l’Etat est fortement lié à ce qui a justifié sa mise en place, à
savoir la nécessité de donner des règles de conduite aux hommes vivant en société.
- La sécurité : Hobbes soutient qu’en l’absence d’Etat les hommes vivent dans
une situation de guerre permanente « une guerre de tous contre tous » qui ne
peut s’achever que par la mise en place d’un pouvoir commun qui doit diriger
les hommes.
Il commence par définir un état de nature, c’est situation
hypothétique dans laquelle on considère la vie de l’Homme lorsqu’elle n’est pas
soumise à l’autorité de l’Etat.
Compte tenu de la nature de l’homme dominée
par les passions, il semble évident que cette situation ne peut être que celle
d’un conflit permanent et généralisé.
Or l’état de nature est un état de guerre dont les conséquences sont
déplorables et catastrophiques.
Par conséquent, les hommes n’ont alors plus
d’autres solutions que de faire appel à leurs raisons pour trouver une issue à
cette situation : il faut établir un accord pour fonder une société vivable, ce que
Hobbes appelle le pacte social.
Chaque membre de la société doit passer un pacte par lequel chacun s’engage
vis-à-vis des autres hommes à renoncer à l’usage de la force.
Cependant cet
engagement ne peut être tenu qu’en présence d’une autorité.
Cette autorité
commune veillera alors à ce que chacun respecte sa promesse sous peine d’y
être contraint par la force publique.
Ce qui est attendu de l’Etat, c’est donc qu’il assure notre sécurité et la
protection des citoyens en réprimant les passions des hommes pour éviter un
état de guerre permanant.
- La liberté : Rousseau pose les basses de l’état de droit, un Etat qui respecte les
libertés de l’Homme et qui assure la sécurité des citoyens au moyen de lois
s’appliquant à tous.
La force ne peut pas fonder le droit.
Il faut donc trouver
une convention (accord, contrat moral) pour fonder l’autorité politique.
Le seul
fondement légitime de l’Etat se trouve donc dans la volonté des Hommes à
s’unir pour fonder une société et assurer leur sécurité.
Mais cette sécurité sera
vraiment préservée affirme Rousseau que si les hommes demeurent libres.
Ainsi l’Etat doit garantir la liberté des individus notamment en conservant leur
autonomie afin de préserver la sécurité qui est une fonction essentielle de l’Etat
comme nous l’avons vu précédemment.
Transition : l’Etat est donc cette institution qui garantit la liberté et la sécurité des
hommes.
Nous pouvons donc attendre de lui qu’il remplisse ces fonctions.
Mais doiton aller plus loin et attendre qu’il garantisse aussi notre bonheur et notre bien-être ?
II- L’Etat peut-il garantir notre bonheur ?
La société dans laquelle nous vivons à tendance à prôner le bonheur avant toute
chose, mais devons-nous accuser l’Etat si nous ne sommes pas heureux ?
- Le problème de l’homme est que son bonheur sera toujours un but vers lequel
tendre, éphémère et jamais absolu et qui diffère selon les individus.
En effet le
bonheur de chacun réside dans des choses différentes.
On ne peut donc pas
attendre de l’Etat qu’il garantisse le bonheur de chacun alors qu’il prend des
décisions pour tous et que les définitions du bonheur peuvent parfois être
opposées selon les individus.
- Kant condamne toute intervention de l’Etat en matière de bonheur.
En effet, le
bonheur serait une affaire privée, tandis que la tâche de l’Etat serait d’éveiller
en nous une disposition morale nous permettant de faire des choix.
L’Etat doit
garantir notre liberté, il ne s’agit pas d’une liberté sur toute chose, mais de la
liberté de décider, par exemple, des moyens de notre bonheur.
La loi vient
limiter la liberté de chacun pour permettre celle de tous.
Ce que l’on pourrait
attendre de l’Etat, ce ne serait donc certainement pas qu’il nous rende plus
heureux, mais qu’il nous permette plus de liberté, l’Etat serait en quelque sorte
le garant de notre capacité à nous déterminer nous-mêmes et donc par l’attente
de liberté énoncée plus tôt il nous ouvre la voie du bonheur.
- Selon Adam Smith, c’est davantage la poursuite par chacun de son intérêt
personnel qui permet d’aboutir au bonheur de tous.
En ce sens, c’est aux
citoyens qu’il appartient de poursuivre leur bonheur personnel, non à l’Etat qui
doit se garder de toute intervention en la matière.
Transition : Ainsi il ne semble pas qu’on puisse attendre de l’Etat de garantir le bienêtre de ses citoyens.
Mais faut-il vraiment attendre quelque chose de l’Etat ? N’est-ce
pas au citoyens de définir l’Etat ?
III- Le rôle du citoyen dans l’Etat
L’énoncé du sujet « que faut-il attendre de l’Etat » suppose une certaine passivité de
la part des hommes, des citoyens or c’est surement cette passivité qui est le plus a
redouté.
- Pour éviter les dérives et les abus de l’Etat, il est nécessaire que les citoyens
contrôlent les pouvoirs et participent à la vie politique.....
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